Sanctuaires Oubliés
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Forum de la guilde RolePlay sur le serveur JDR Kirin Tor de Word of Warcraft : Sanctuaires Oubliés
 
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 La fin du Trouble-mort

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Hevey
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Hevey


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La fin du Trouble-mort Empty
MessageSujet: La fin du Trouble-mort   La fin du Trouble-mort EmptyMar 30 Nov - 0:45

Kleyam c'est horrible il manque une section "rp libre" ici. Je suis obligé de mettre la fin de mon mort-vivant coté ally dans une partie flood.

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Coup de canon. Un vitrail vola en éclat alors que le projectile se fracassait contre la façade. Ralenti par ses énormes bottes de métal, Nesban tourna à l'angle. Au bout d'un interminable couloir, une porte s'ouvrait à la volée sous les coups d'un bélier de bronze.
- POUR WRYNN, ATTRAPPEZ-LE ! ATTRAPPEZ LE TROUBLE-MORT !
Les épées étaient sorties au clair. Les murs chargés de tableaux anciens s'ébranlèrent, et les cadres se fracassèrent au sol. Par une des fenêtres, on vit un démolisseur forcer le portail de fer forgé, et rouler sans mal sur les défenses de fortune qu'ils avaient établis.
Le cœur noir de Nesban battit plus fort et cogna contre sa poitrine décharnée. Il fallait qu'il sauve sa peau léprosée, qu'il sauve sa non-vie. Sur son épaule, Magda hurlait à la mort en pleurant des larmes sèches, qui ne coulaient pas de ses orbites vides. Le chevalier impie tourna à gauche, puis à droite. En face de lui, une grande baie-vitrée était pulvérisée par un obus bien placé.
- Magda, MAGDA, BAISSE LES HERSES !
La petite fille bondit sans hésiter de l'épaule de son père, et se suspendit de tout son poids à la grosse chaine noire devant l'entrée de la tour centrale. Trois rangées de herses se fermèrent dans un fracas, aux barreaux desquels Nesban s'agrippa en observant sa fille, de l'autre côté.
- Les canaux d'évacuation, mon enfant, monte par les canaux !
Trainant son petit doudou imprégné de sang pourri, la gamine décharnée hocha vivement la tête, la bouche ouverte pour mieux haleter, et ouvrit un conduit assez gros pour un chat de gouttière à droite de la herse, avant de ramper à l'intérieur en poussant de petits couinements d'effort.
Nesban se retourna vers l'interminable escalier qui grimpait jusqu'à la tour « Anatomie ». Il regarda un instant ses blessures. Des balles, des flèches. Une épée, encore plantée dans l'épaule, avait traversé son armure noire. Épuisé, il relâcha l'étreinte d'impie qu'il avait sur son corps, et laissa sa cuirasse partir en fumée noire. Il se retrouva, presque nu, couvert de sang, à grimper en rampant les marches du paradis.
Du paradis, oui, car on ne monte pas pour aller en enfer, songea-t-il. En contrebas, les soldats se pressaient contre les herses. Les mauvais meurent, mais les héros, aussi... Qu'était-il ? Un monstre ? Un symbole ? N'était-il pas le bouc-émissaire des souffrances des peuples ?
« Je ne suis qu'un des gladiateurs qu'on jette dans l'arène pour nourrir la populace du sang de leur frère ». Coup de bélier. La tour s'ébranla. Il lui semblait qu'on essayait de forcer son propre crâne. La douleur vrilla son tympan, alors qu'il caressait du bout des doigts la porte de la serre, désormais condamnée.
Sa femme, morte. Rien ne comptait plus à présent que l'accomplissement de sa destinée. Il fit un dernier effort et émergea dans son laboratoire, d'où il voyait la forêt des pins, et la mer grise qui s'étalait dans la brume. Il observa, derrière les vitraux, les soldats qui se pressaient aux portes, et qui annonçaient à grands cris de guerre sa propre perte. Machinalement, il regarda sa main, comme pour se demander ce qu'il avait fait de sa vie, et de sa non-vie. Sa vue se brouilla un peu. Il porta le regard sur le cadre sur son bureau. Vladimir. Papa. Du bout des lèvres, où perlaient des caillots de sang, il murmura.
« J'ai honoré notre lignée... Que veux-tu d'autre, à présent ? Un peu de musique, peut-être... oui... un peu de musique... »
D'un geste brusque, il alluma le vieux phare, dont l'ampoule grésilla, et balança un rayon puissant sur l'horizon. Des milliers de lynx et de phalènes se collèrent contre les baies vitrées, aveuglés par cette lumière. Dans un grincement métallique, Magda poussa le petit portique du canal d'évacuation, et rejoignit son père d'un pas un peu trainant. Ses petits pieds résonnaient comme des gouttes d'eau sur le carrelage froid et humide de la tour. Elle prit instinctivement la main de son père, et regarda avec lui cette myriade d'insectes qui voulaient voir, de près, la mort d'un monstre.
D'un geste lent, et posé, Nesban ajusta le tourne-disque, qui crépita avant de diffuser une marche funèbre lente, celle qu'il écoutait chaque soir. Il alluma un cigare avec un léger sourire aux lèvres. Les reflets du phare firent reluire ses dents en or, et pour la première fois elles parurent immaculées. La lumière était si crue que son corps entier en semblait baigné. Il aurait pu ressembler à un ange. La musique allait en crescendo, elle couvrait le vacarme même de la bataille. Alors il se retourna vers son atelier, et regarda les immenses bocaux de formol, où ses enfants dormaient encore.
Zeita, la veuve noire. Ses grandes ailes de fer repliées autour d'elle, elle somnolait comme un nouveau-né. A chaque explosion son corps sursautait. Elle entrouvrit ses yeux, et de ses pupilles noires regarda son père.
Gan'eha, le molosse. Ses quatre yeux s'ouvrirent également, et il écarta ses six bras démesurés, en adressant à son père un regard lancinant.
Momy, ç'aurait peut-être été l'adolescent rebelle, au fond... Replié dans ses centaines de tentacules à pointes noires, il adressa un sourire étrange à son père, un sourire enfantin.
Magda, remontée sur l'épaule de Nesban, observa ses frères et soeur, la bouche entrouverte. La famille s'était agrandie. Il était temps. Le Trouble-mort s'avança jusqu'à son bureau, et observa longuement le portrait de son père. Il n'en avait gardé qu'une brochure de journal, prise le jour de son exécution. Le titre intégral donnait « Le vilain petit canard d'une noblesse déchue ». Oui, c'était bien là toute la vocation des Romansky, après tout. Etre différent. Suivre sa propre voie.
Fracas de verre. Les trois nouveaux-nés brisèrent leur cellule en hurlant. Sous les carapaces de métal, les parasites prirent rapidement le contrôle de leur corps, et ils s'approchèrent de leur père, lentement. Nesban ne se retourna pas. Il connaissait leurs pensées, leurs émotions. Zeita échappa une larme de ses orbites d'obsidienne. Sa bouche tordue articula « Pa...pa... ». Puis il donna l'ordre.
Dans un cri, elle brisa une des baies vitrées et prit son envol. Au passage, elle attrapa deux armes sur le ratelier et fondit, depuis les airs, sur les ennemis en contre-bas. Gan'eha piétina les débris de verre et, s'agrippant aux pierres, il descendit avec une agilité hors du commun. Momy, lui, resta immobile. Il ne voulut pas partir. Il s'approcha de Nesban et, encore humide, posa une main sur l'épaule de son père.
Le Trouble-mort fondit en larme, serrant Magda dans ses bras. Il était l'heure, hélas. Leurs pas, dans les escaliers. Ils venaient souiller le sanctuaire de sa progéniture, et mettre en danger le travail de toute une vie. Il monta le volume de la marche funèbre pour qu'elle emplisse chaque parcelle de ce phare. La porte vola en éclat.
Le capitaine tira une longue épée blanche au clair, et sous son casque bleu-et-or, siffla.
- C'en est fini de votre course, Trouble-mort. Vous allez périr, vous, et vos choses. Voici votre heure !
Sanglotant, Nesban lui sourit. Ses larmes devinrent peu à peu l'expression d'une joie intense. Il tira de sa boite de cigare un petit objet de manufacture gobeline, observa le capitaine, et dans un souffle, conclut.
- C'en est fini. Voici votre heure.

On entendit le choc dans toute la forêt. De la base au sommet, étage par étage, la tour Anatomie vola en éclat. Ses pierres se disloquèrent, le phare s'éteignit et dans un grincement s'effondra sur lui-même. Dans le monticule de poussière et de débris qui s'abattaient sur le sol, des dizaines de corps en uniforme tombaient, eux aussi disloqués. La déflagration gagna les étages, brulant les escaliers marche après marche. Chaque charge qui explosait était comme une petite fin du monde, qui monta en crescendo. Les plantes presque vivantes d'Yshera se consumèrent dans de longs sifflements de douleur, alors que leurs troncs étaient soufflés par la violence de l'explosion. L'incendie gagna en un instant le sommet de la tour. Les débris, les outils, les établis, les corps, les machines, tout tournoya dans une ronde infernale. Au milieu de cette scène, Nesban souriait toujours au capitaine. Ils étaient figés dans le temps, le pouce du mort-vivant fermement appuyé sur le détonateur, les larmes de son fils, et l'étreinte effrayée et à la fois si douce de Magda.
Tout disparut dans un souffle.
« Je n'aime pas l'ironie. Un maitre de la mort devrait choisir la sienne ».
Le temps retrouva son fil normal. Les dernières pierres retombaient sur le champ de bataille. Plus rien ne restait de la tour « Anatomie », ni des projets impossibles d'un homme peut-être trop ambitieux.
Au dessus d'une colonne de fumée, Zeita poussa une longue plainte. Ses ailes de fer battirent l'air un long moment, et sa mélopée résonna dans toute la région, comme un concert de violons.
Elle pleurait comme pleurerait une fille sur le tombeau de son père aimé.
Elle pleurait la mort de son père.
L'alliance doit payer.
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